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lundi 22 février 2010

La « Cellule de Réflexion et d’Action » des Jésuites et de la Société Civile d’Haïti constate et invite

Dimanche 21 février 2010, au Noviciat des Jésuites, à Tabarre

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est la catastrophe la plus grave que Haïti ait connu pendant son existence comme nation : destruction de Léogane, de Gressier, de Port-au-Prince, du Palais National et du Centre gouvernemental, des dégâts considérables à Jacmel, Grand-Gôave et à Petit-Goâve, des milliers de morts et de sans abris, la désarticulation totale des institutions majeures du pays, des menaces d’épidémie et de crise sociopolitique sans précédent.

Le monde entier est accouru au chevet d’Haïti ! Tout semble augurer que, cette fois-ci, les prémisses sont posées pour que le pays soit reconstruit et, à la faveur de choix judicieux, introduit sur la voie du développement.

En concertation avec des organisations de la Société Civile, la « Cellule de Réflexion et d’Action », une initiative à la fois inclusive et non partisane initiée et coordonnée par les Religieux Jésuites, constate qu’un travail important de réflexion sur la question nationale en général et le drame du 12 janvier en particulier se réalise dans de nombreuses institutions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

La « Cellule de Réflexion et d’Action » tire la sonnette d’alarme pour que ces efforts soient pris en compte et signale aux décideurs que les opportunités du moment risquent d’être hypothéquées si une méthodologie appropriée n’est pas au rendez-vous.

Dès les premiers instants du drame, les Haitiens de toutes classes sociales ont fait preuve d’une solidarité, d’une opiniâtreté, d’une combativité et d’un héroïsme extraordinaire ! C’est avec les mains vides et en plein émoi qu’ils ont commencé à sauver des vies !

Le gouvernement et les forces en armes présentes dans le pays, également endeuillés, ont été pris au dépourvu et n’ont commencé à réagir véritablement que trois jours après la catastrophe.

Certains secteurs évoquent même une absence totale de leadership du pouvoir central d’Etat dans la gestion du drame.

Ils mettent en évidence :

- La non coordination de l’aide internationale
- la mauvaise organisation des abris provisoires
- La distribution anarchique de l’aide
- Le manque de communication sur les efforts déployés pour la réouverture des écoles dans les départements les plus affectés
- La non diffusion d’information sur ce qui se fait, ce qui se passe, les projets en cours et futurs
- L’impression que la Communauté internationale œuvre dans l’indéfinition et la cacophonie la plus totale.

L’Etat haïtien n’a pas su ou n’a pas encore pu, en ces temps de misère profonde et de désarroi du peuple haïtien, coordonner les actions des intervenants d’horizons divers. Par voie de conséquence, l’Haïti en ruines s’est convertie en terrain de luttes géopolitiques et idéologiques.

Notamment, les réflexions et décisions en vue de la reconstruction du pays, se réalisent dans des « clusters » d’étrangers s’exprimant en anglais et avec une très faible participation de nationaux haïtiens.

Dans cette perspective, la « Cellule de Réflexion et d’Action » invite :

A- Le Gouvernement à :
1o) Assumer le leadership qui lui revient de droit ;
2o) Promouvoir un leadership soucieux de la refondation de l’Etat dans une dynamique qui rassemble les forces vives de la nation et porte les populations organisées à s’imposer en interlocuteurs des intervenants internationaux. La structure au pouvoir ne peut nullement faire face seule aux nouveaux défis posés par le drame du 12 janvier.
3o) Coordonner, harmoniser et orienter les actions stratégiques tendant à résorber la crise sur toute l’étendue du territoire.
4o) Appeler toutes les Compétences haïtiennes disponibles en Haïti et à l’étranger pour qu’elles apportent leur quote-part au combat national pour la survie de leur pays.

B- La Communauté internationale à :
1o) Reconnaître et respecter les efforts des organisations haïtiennes qui réfléchissent sur les options à prendre pour le relèvement de la nation et la reconstruction du pays au lieu de tenter de se substituer à elles.

C- La Société Civile à :
1o) S’organiser et à donner le branle à un large mouvement national en vue de continuer de lutter contre l’adversité, de réfléchir et faire des propositions quant au nouveau projet de société requis pour Haïti.

A cet effet, la « Cellule de Réflexion et d’Action » offre aux populations et à la Société Civile nationales un espace de rencontre, d’échange et de réflexion en vue de la production d’un nouveau projet de société pour Haïti.

Contacts :
1) Téléphones : 509-35-56-66-99, 36586608,38146418
2)email: htreflexionscitoyennes@yahoo.fr
3) blog: http :haitireflexionscitoyennes.blogspot.com

Pour la Coordination de la « Cellule de Réflexion et d’Action » :

1o) Rév. Kawas FRANÇOIS, sj
Délégué du Provincial des Jésuites du Canada français et d’Haïti

2o) Professeur Amary Joseph NOEL,
Coordonnateur Général de la Confédération des Haïtiens pour la Réconciliation (CHAR)

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